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Le sommeil revêt une importance cruciale pour les tout-petits et les jeunes enfants, car il soutient leur croissance rapide ainsi que leur développement physique, émotionnel et cognitif. Il joue un rôle clé dans l’acquisition des apprentissages et des compétences, tout en favorisant l’immunité, la vitalité, la confiance en soi, l’optimisme et la gestion des émotions.

Cependant, la qualité du sommeil est influencée par une multitude de facteurs, tels que l’alimentation, l’environnement et le stress émotionnel. Les 1000 premiers jours de la vie, qui couvrent la période allant du début de la grossesse jusqu’aux deux ans de l’enfant, constituent une phase décisive pour poser les fondations de la santé future. Cette période est désormais reconnue par la communauté scientifique internationale comme déterminante pour le bien-être tout au long de la vie.

Près d’un tiers des parents rapportent rencontrer des difficultés liées au sommeil de leur enfant durant ces premiers jours. Conscient de l’enjeu, le gouvernement a fait du concept des 1000 premiers jours une priorité en matière de santé publique.

Ces thématiques, qui me passionnent, touchent TOUS les futurs et jeunes parents à un moment ou un autre. Découvrons ensemble les manifestations et l’évolution du sommeil pendant cette période clé, ainsi que les leviers sur lesquels il est possible d’agir pour favoriser un sommeil de qualité.

 

« Sommeil  » de l’embryon et du fœtus

 

Dès la période fœtale, les états de vigilance de l’enfant commencent à s’organiser, bien avant que l’on puisse parler véritablement de sommeil tel qu’on le connaît après la naissance. Un aspect essentiel à retenir est que ces états de vigilance sont indépendants de ceux de la mère. Des études ont montré qu’à partir de la vingtième semaine de gestation, le fœtus présente déjà un rythme « activité-repos » d’environ 50 minutes, une périodicité presque identique à celle du cycle de sommeil du nouveau-né.

Au fur et à mesure du développement, on observe une corrélation étroite entre l’apparition des mouvements oculaires rapides et les mouvements respiratoires dès 27 semaines de gestation. Entre 30 et 32 semaines, ces corrélations s’étendent également à la fréquence cardiaque, aux mouvements oculaires et aux mouvements corporels chez les fœtus normaux.

Dans les premiers jours de vie, les « donneurs de temps » maternels, c’est-à-dire la relation mère-enfant, jouent probablement un rôle plus crucial que l’alternance lumière-obscurité pour le fœtus. Cependant, dès les premières semaines de vie, cette alternance ainsi que les synchroniseurs sociaux deviennent essentiels pour stabiliser ces rythmes sur un cycle de 24 heures.

 

  Mise en place du rythme circadien

 

L’installation du rythme circadien, qui synchronise le cycle veille-sommeil sur une période de 24 heures, commence dès les premières semaines de vie. Bien que les nouveau-nés ne soient pas encore en mesure de distinguer clairement le jour de la nuit, des signes d’une structuration progressive apparaissent. Les principaux éléments du sommeil adulte, tels que l’allongement des périodes de sommeil nocturne et la réduction des siestes diurnes, commencent à se mettre en place au cours des deux premières années.

Ce développement rapide du rythme circadien reflète l’évolution cérébrale et hormonale intense de cette période, mais il s’accompagne également d’une certaine fragilité. Les jeunes enfants de moins de deux ans peuvent encore rencontrer des difficultés à établir un rythme jour/nuit stable, ce qui explique les éveils fréquents et les troubles du sommeil observés à cet âge.

 

Chacun son sommeil !

 

Comme pour les adultes, les besoins de sommeil des enfants varient d’un individu à l’autre. Certains sont de grands dormeurs, trouvant facilement le sommeil et appréciant les moments passés au lit. D’autres, plus éveillés et curieux, préfèrent explorer leur environnement et ont besoin de plus de réconfort pour s’endormir. Il n’y a pas de règle universelle en matière de sommeil, et il est important de respecter la nature de chaque enfant, sans chercher à la modifier.

Cependant, il est possible d’agir sur de nombreux paramètres pour améliorer la qualité du sommeil de votre enfant. Les habitudes familiales, l’environnement de sommeil, le bien-être de l’enfant, celui des parents, ainsi que l’alimentation, jouent tous un rôle crucial. Le sommeil de l’enfant évolue également en fonction de son tempérament, de son

âge, de son état de santé, des changements d’habitudes, de son environnement, de ses apprentissages et de ses capacités à s’auto-apaiser..

 

Un enfant se construit par l’observation, l’imitation et la répétition. Il est donc essentiel de lui offrir un cadre de vie sain et serein, où la qualité de l’alimentation, l’activité physique (notamment en plein air), l’attention, l’amour, et le sentiment de sécurité sont prioritaires. Parents, il vous revient de créer un contexte rassurant, stable et aimant, pour favoriser un sommeil suffisant et de qualité pour votre enfant.

 

Évolution du sommeil pendant les 1000 premiers jours

 

Au cours des 1000 premiers jours de la vie, le sommeil de l’enfant subit des transformations profondes et rapides. Les cycles de sommeil du nouveau-né, d’environ 50 à 60 minutes, sont beaucoup plus courts que ceux des adultes, qui durent entre 90 et 120 minutes. Ces cycles sont constitués de deux phases principales : le sommeil agité, qui représente entre 50 % et 60 % du temps total de sommeil, et le sommeil calme. Contrairement aux adultes qui s’endorment en sommeil lent, les nouveau-nés commencent leur sommeil par une phase de sommeil agité, souvent marquée par des mouvements corporels fréquents.

Les six premiers mois de vie sont particulièrement marquants dans l’évolution du sommeil de l’enfant. Ce n’est pas la faim qui réveille le bébé, mais plutôt la fin d’un cycle de sommeil. Durant cette période, le sommeil se transforme rapidement, avec l’apparition des principales caractéristiques du sommeil adulte. Le sommeil agité des premières semaines, essentiel pour le développement cérébral, commence à céder progressivement la place à un sommeil plus stable, appelé sommeil paradoxal dès l’âge de trois mois. La proportion de sommeil paradoxal diminue de manière significative : de 50 % à 60 % du temps de sommeil total à la naissance, il ne représente plus que 35 % à trois mois, pour atteindre les valeurs de l’adulte (20-25 %) autour de la première année.

À partir de six mois, les endormissements se produisent en sommeil lent, comme chez les adultes. La durée des cycles de sommeil commence également à s’allonger durant la deuxième année de vie. Parallèlement, le temps total de sommeil diminue progressivement : de 16-17 heures par jour durant la période néonatale, il passe à 14-15 heures à six mois, puis à environ 13 heures à deux ans.

Il existe une grande variabilité interindividuelle des besoins en sommeil dès les premiers jours de vie. Certains nouveau-nés, petits dormeurs, ne dormiront que 14 heures par jour, tandis que d’autres atteindront 20 heures. Cette variabilité s’observe principalement dans le sommeil diurne, qui diminue rapidement au cours des deux premières années. À six mois, la plupart des enfants font encore trois siestes par jour : une le matin, une en début d’après-midi, et une en fin d’après-midi. La sieste de fin d’après-midi disparaît généralement entre 9 et 12 mois, tandis que celle du matin tend à s’estomper entre 15 et 18 mois.

L’organisation et la durée des siestes varient considérablement d’un enfant à l’autre, et parfois même d’un jour à l’autre pour un même enfant. Les études soulignent cette grande variabilité interindividuelle dans la rapidité d’installation d’un rythme veille-sommeil stable sur 24 heures. L’alternance jour/nuit, la régularité des repas, des moments de jeux, de promenades, et plus tard, des heures de coucher et de réveil, jouent un rôle crucial dans l’établissement de ce rythme. Bien que les étapes précises de cette synchronisation restent encore mal comprises, ces « donneurs de temps » sont essentiels pour aider le nourrisson à structurer son cycle veille-sommeil.

Les 5 points clés du sommeil pendant les 1000 premiers jours

 

  1. Le rituel du coucher

Il est essentiel d’instaurer un rituel du coucher le plus tôt possible, qui soit adapté à la personnalité de l’enfant et à l’organisation familiale. Les tout-petits n’ont pas encore de repères temporels, ce qui les empêche d’anticiper ce qui va se passer. Un cerveau surpris est générateur de stress, d’où l’importance de répéter les choses dans le même ordre chaque soir, avec peu de variations. Lorsque l’enfant sait à quoi s’attendre, il se sent plus en sécurité et donc plus serein. Pour dormir : l’enfant a besoin d’être en sécurité, il doit réussir à lâcher prise. Le rituel du coucher est un moment précieux, durant lequel il est crucial de « remplir le réservoir affectif » de votre enfant. La nuit représente un temps de séparation prolongé, et ce rituel sert à apaiser et sécuriser l’enfant, l’aidant ainsi à s’endormir seul et à se rendormir sans votre intervention en cas de réveil nocturne. Ce moment ne doit pas être négligé. C’est le dernier échange que vous aurez avec votre enfant avant qu’il ne s’endorme, et il doit être de qualité. Soyez pleinement présent et disponible, et veillez à ce que ce rituel suive toujours le même ordre. Les enfants ont besoin de repères stables, qui les rassurent profondément.

En fonction des besoins de votre enfant, vous pouvez également instaurer un petit rituel similaire avant les siestes, si vous remarquez qu’il a du mal à s’endormir.

  1. La régularité

La régularité des horaires de lever et de coucher est cruciale pour le sommeil de votre enfant. Le cerveau des tout-petits a besoin de répétition pour se réguler. En maintenant des horaires constants, vous aidez à synchroniser leur horloge biologique interne, facilitant ainsi l’endormissement et le réveil. En matière de sommeil, la clé est la régularité : des habitudes stables permettent à l’enfant de se sentir en sécurité et de mieux dormir.

  1. L’objet transitionnel

L’objet transitionnel, souvent un doudou ou une couverture, joue un rôle important dans le sommeil de l’enfant. Cet objet, qui lui rappelle des moments de confort et de sécurité, devient un véritable « gardien du sommeil ». En tant que parent, il est important de valoriser cet objet en lui attachant une signification particulière. Plus tard, cet objet pourra accompagner l’enfant à la crèche ou à l’école, lui offrant un lien rassurant avec la maison.

  1. La sécurité affective

La sécurité affective est un besoin fondamental pour le jeune enfant. Il est essentiel que les parents remplissent quotidiennement le « réservoir » affectif de leur enfant en lui apportant amour, attention, tendresse et écoute. Un enfant qui se sent en sécurité émotionnelle est plus enclin à lâcher prise et à s’endormir paisiblement. Soyez attentif aux signes de fatigue et répondez aux besoins émotionnels de votre enfant, surtout avant les siestes ou le coucher.

  1. La répétition d’une phrase rassurante

Répéter chaque soir la même phrase avant de quitter la chambre peut avoir un effet très sécurisant pour l’enfant. Cette phrase, simple et rassurante, peut devenir un repère stable qui l’aide à s’endormir en toute confiance. Par exemple : « Bonne nuit, fais de beaux rêves, je suis là si tu as besoin de moi. » Ce rituel verbal contribue à renforcer le sentiment de sécurité de l’enfant, lui permettant de s’endormir plus sereinement.

 

Astuces naturelles pour le sommeil des tout-petits

Pour conclure, voici une sélection de méthodes et remèdes naturels qui peuvent soutenir le sommeil des enfants durant les 1000 premiers jours de vie :

  •   Méditation guidée et exercices de respiration, spécialement adaptés aux tout-petits, offrent de nombreux bienfaits pour apaiser et détendre les enfants. La méditation guidée, en utilisant des voix douces et des sons relaxants, aide à calmer leur esprit, facilitant ainsi l’endormissement et améliorant la qualité du sommeil. Ces pratiques sont particulièrement bénéfiques avant le coucher ou la sieste. En intégrant des techniques de respiration lente et profonde, pratiquées par le parent, l’enfant ressent un apaisement immédiat, renforçant son sentiment de sécurité et de sérénité. La sérénité est contagieuse : un parent calme inspire un enfant apaisé.

 

  •   Réflexologie plantaire : Dès la naissance, la réflexologie plantaire peut être très bénéfique. En utilisant le toucher, cette technique ancestrale aide à libérer les tensions émotionnelles et à apporter une détente profonde et durable aux nourrissons.

 

  •   Massage : Les massages sont particulièrement appréciés des nourrissons et des jeunes enfants. Ils favorisent la relaxation, renforcent le lien affectif avec les parents, et contribuent à améliorer la qualité du sommeil en apaisant les tensions corporelles.

 

  •   Produits naturels : La nature offre de nombreuses ressources pour soutenir le sommeil. Les huiles essentielles, les hydrolats, les tisanes et les huiles végétales peuvent être utilisés, mais il est crucial de consulter un professionnel de santé qualifié avant leur utilisation. Parmi les options recommandées figurent l’huile essentielle de lavande, l’hydrolat de fleur d’oranger, et la tisane de camomille. L’utilisation de ces produits doit toujours être faite sous la supervision d’un spécialiste pour assurer leur sécurité et leur efficacité.

 

  •   Probiotiques : Les probiotiques jouent un rôle important dans l’équilibre de la flore intestinale, qui est étroitement lié à la santé générale et au bien-être émotionnel. Il est désormais reconnu que l’intestin, souvent appelé le « deuxième cerveau », contient de nombreux neurones influençant le comportement et le sommeil. En soutenant l’équilibre intestinal, les probiotiques peuvent aider à améliorer le sommeil des enfants.

 


Les besoins de sommeil varient considérablement d’un enfant à l’autre. Chaque enfant est unique, avec des besoins de sommeil qui lui sont propres. Il est crucial d’éviter les comparaisons, souvent source de stress inutile, et de se concentrer sur l’écoute attentive des besoins individuels de l’enfant. Les troubles du sommeil chez les enfants sont généralement multifactoriels et impliquent souvent toute la dynamique familiale, y compris les rythmes de vie, le stress parental et la perception du sommeil au sein du foyer. Il est important de considérer ces aspects dans leur ensemble pour trouver des solutions adaptées et promouvoir un sommeil sain et réparateur pour l’enfant.

 

Julie Gaulay

Author Julie Gaulay

Fondatrice de Mum & Mômes à Nantes, Réflexologue plantaire spécialisée en périnatalité et pédiatrie, aromatologue et Infirmière Puéricultrice

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